




























Je clame à tout vent que le jour est notre plus grand aveuglement. Malgré l’inégalité de forces en présence, je tente de percer le voile du jour, car le nébuleux brouillard nocturne de l’horizon cosmique ne réussit pas véritablement à apaiser ma prétention sidérale. Je m’en remets donc aux transformations énergiques des fluctuations héraclitéennes d’une nature éphémère. J’y décèle (ou y hallucine) les physionomies soudaines d’un espace-temps hors du temps inférieur, celui d’un plafonnement rempli d’horizons obstrués, disruptifs, réduisant le monde à quelques signes anxieux. Bref, j’appréhende le souffle poétique de l’incommensurable, je suis un idéaliste. Je n’en finis plus de m’éjecter, un tant soit peu, dans le grand cosmos pour prendre l’air de la vérité de cette grouillante immensité. Le désert n’est pas pour moi, ni d’ailleurs la beauté ou l’identité du lieu. C’est le temps de l’espace capté qui me fascine, comme si j’avais en main un TSF (appareil de télégraphie sans fil) à la recherche d’une onde de vie éruptive. Autrement dit, je lutte contre l’émiettement de la conscience que m’inflige la banalité du quotidien.